Bienvenues à tous pour le post culturel de la semaine… Aujourd’hui, je souhaiterais vous parler d’une visite effectue au cours de mon week-end campagnard dans un petit village du nom de Lacoste.


Mais avant de vous enchanter les sens, un peu d’histoire me semble être incontournable.
Le site gallo-romain des prés-Bas fut découvert en 1930 par un viticulteur qui labourait un peu plus profond qu’a son habitude pour une raison aujourd’hui encore connue de lui seul. Quelle ne fut pas la surprise de ce dernier de découvrir des fragments de mosaïque en plus des vestiges de ce qui fut vite identifié comme une « riche villa patricienne ».
Il faudra malheureusement attendre les années 60 pour que des fouilles soient entamées sur le site. Des sondages confirmeront alors la présence de mosaïques sous près de 60 cm de terre. La commune de Loupian décide alors de racheter les terres au vigneron, sauvant ainsi les fresques d’une destruction certaine. Des équipes de bénévoles vont alors se succéder sous la conduite de Mr Rouquette et petit à petit mettre à jour les 13 mosaïques qui décoraient la résidence. Les fouilles se prolongeront afin de dégager les autres vestiges du site : thermes, restes de poteries, bijoux, ossements, etc. La moindre information est prise en considération pour tenter de dresser l’histoire du lieu.
Après cela vient la restauration. Comme on peut se l’imaginer, les nombreux siècles passés avaient apportés de nombreuses détériorations… Il fallut pourtant avent d’engager cette restauration, c’est à dire avant d’obtenir les crédits nécessaires, remblayer le site afin de protéger les mosaïques de l’humidité ou des autres facteurs d’érosion. Un long combat s’engagea et finalement les combattants de la villa obtinrent la victoire : les travaux pouvaient commencer. Et avec eux, une prouesse hors du commun : plutôt que de creuser pour mettre à jour les mosaïques et de les laisser telles qu’à l’origine, il fut décider de les rehausser sur une chape qui les isoleraient du sol. Et pour cela, il fallut tout d’abord enduire les mosaïques d’une substance adhésive, puis les recouvrir de toile de jute, et enfin les « démouler », si l’on peut dire, par plaque. Une fois les travaux effectués, elles furent replacées à leur exacte position de départ et agrémentées afin de les mettre en valeur. Puis on construisit un bâtiment pour les protéger des intempéries : les mosaïques pouvaient commencer leur nouvelle vie.
Je ne vous ennuierai pas pus longtemps avec des considérations de ce genre, alors place au plaisir des sens… Voici quelques images légendées du site, soit tirées du petit livret vendu sur place (auquel je n’ai pas pu résister…), soit sortir tout droit de ma modeste boite à image portable…
Tout d’abord, une petite idée de la cartographie du site en lui-même. Il est composé de deux bâtiments comme on peut le voir ci-dessous. L’un contient le musée ou sont exposés les vestiges autres que mosaïque et englobe les thermes avec leur système de chauffage par hypocauste (si cela vous intéresse, n’hésitez pas à me demander un petit post sur le sujet ou à tout simplement vous renseigner sur la toile). Et un second, le bâtiment des mosaïques proprement dites.

Pour l’anecdote, cette villa est une rareté aussi par les écoles de mosaïstes qui y ont travaillés : l’école Méditerranéenne et l’école Syrienne. Les Méditerranéens étaient des professionnels du figuratif (plantes, arbres, etc.) et les Syriens de grands adeptes de la géométrie (octogones, triangles, nœuds, etc.). Les deux styles se marient ici avec goût… Goût que devait posséder le propriétaire, car les mosaïstes lui présentaient des catalogues de motifs (un peu comme de nos jours avec le papier peint ou les tissus d’ameublement…) et ce dernier désignait ce qui l’intéressait et lui plaisait, le tout étant de mettre en valeur sa richesse et son pouvoir, cela va de soi.
Enfin, pour vous mettre l’eau à la bouche, quelques prises de vue de mon cru… Un peu tristounettes peut être, mais je me refuse à utiliser le flash dans les musées, question de principe. Je précise que les parties qui vous semblent humides et donc plus colorées sont les mosaïques originelles. Les autres sont des reconstitutions monochromes réalisées pour que le visiteur puisse se rendre compte de la réelle ampleur des fresques… Et elle n’est pas des moindres : on estime que la résidence en elle-même faisait environ 650 m² (je veux bien un loft de cette taille là moi… Quoique non, trop de ménage à faire…), il n’en reste environ qu’un quart, représenté par les mosaïques… Pour vous donner une petite idée de grandeur, les chambres d’hôtes font environ 25m², c'est-à-dire la taille de mon modeste trou de hobbit…






J’espère que la visite vous aura plu, et nous nous retrouverons bientôt je l’espère pour découvrir un autre site de la région montpelliéraine ensembles…
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